Du global au local
L'image numérique, photographique est partout elle a envahi notre quotidien,
Quel sens attribuer à ce captage incessant et instantané de notre réalité,
S'agit-il d'un aveuglement collectif ?
Que voyons nous à travers tous ces clichés ?

La série View, perturbe notre regard et nous force à voir.

Fragmentation d'une figuration initiale, photographies de mode, publicités de luxe, interactions typographiques;
morceaux choisis du journal Vogue, pour le tissage.

Ce travail de dé-figuration, de dé-construction d'images photographiques noir et blanc et de recomposition par le tissage d'une représentation abstraite, questionne notre perception.

L'espace du tableau nous incite à rechercher une visibilité, c'est-à-dire la construction d'une représentation, et donc d'une pensée.
La coupe des bandes de papiers photos et leur tissage, cadre et isole, des parcelles d'images, ou les textures et les trames s'entrecroisent, formant ainsi une mosaïque.
Le regard se promène et cherche dans cette fragmentation contrastée de l'espace, à identifier une figuration.
Nous sommes saisi par deux lectures face à ce travail, un regard global qui enveloppe la totalité constructive, et une approche locale parcellaire de l'espace.

Le tissage est une activité essentiellement féminine et s'inscrit dans l'histoire des civilisations, ainsi ce travail  une relation intense non seulement à l'espace, mais aussi au temps.
De cette façon, cette œuvre se saisit de l'invisible, convoque et met au défit l'image numérique de nous donner à voir ce qui n’est pas représentable.

L'aveuglement, ici n'est pas dû à l'éblouissement d'un écran, faisant lui-même écran à une réalité tangible, sensible.
L'aveuglement du tissage, fait appel à une mémoire du geste par sa valeur prégnante et interroge notre perception de l'espace-temps.

Si l'origine de l'image entretient une relation consubstantielle à la mimesis; la linguistique nous éclaire: Imago, portrait fantôme, apparence, en opposition à la réalité.
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